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Chapitre 4

La montée vers la lumière

 

    Sparite avait été marqué à jamais par cette rencontre. Il repensait à cette vision féérique, elle hantait sans cesse sa mémoire. Ces fées d’effervescence, capables de faire naître des myriades de couleurs et de rendre l’atmosphère si survoltée. Il lui fallait les retrouver. Il n’eut pas de mal à convaincre ses compagnons. La décision fût vite prise, d’aller voir vers la surface. Ni une, ni deux, la bande à Sparite était d’accord et donnerait un coup de main à leur vieil ami afin d’approcher des fées d’effervescence. En route, il fallait monter vers la surface de la terre et transgresser par là même, la première règle des Biomicrites. Mais pour ne pas être pétrifié instantanément, il y avait un secret. Une possibilité, et une seule. Il fallait utiliser les végétaux et par là même se maintenir dans une humidité constante. C’est en tout cas, ce que Mika avait retenu d’un récit de voyage d’un vieux Biomicrite. Dés qu’ils verraient une racine de plante, ils devraient s’engouffrer dans ce conduit pour monter à travers la plante vers la surface. Le printemps était la saison idéale pour ce type d’aventure. En ce mois de mai, il suffisait de suivre les courants qui faisaient remonter l’eau des profondeurs de la terre vers la surface. Comme des alizés bien faisant, les eaux souterraines emmèneraient rapidement nos amis vers leur destination. Parce qu’en cette saison, les plantes ont besoin de beaucoup d’eau pour assurer leur croissance et produire de très beaux fruits. Les autres tribus qu’ils croisaient sur leur route, leur conseillaient de rebrousser chemin, que c’était trop dangereux de vouloir aller tout là haut. Tous pensaient que nos cinq amis étaient devenus fous. On ne pouvait défier ainsi le premier commandement des Biomicrites.

 

Le début du voyage de nos compagnons se faisait de campement en campement, où l’hospitalité légendaire des Biomicrites leurs permettaient de trouver un gîte et un couvert pour la nuit à chaque étape. Toute la journée ils marchaient. Et le soir, c’était le repos bien mérité autour d’un feu de camp, à raconter leur aventure, à chanter et à rire.

Au fur et à mesure de leur progression nos amis percevaient nettement que le courant ascendant était bien plus présent. La montée se fît comme dans un ascenseur. Nos amis sentaient que l’accélération se faisait de plus en plus forte au fur et à mesure qu’ils approchaient du but.

Cela faisait déjà un mois qu’ils étaient partis. A moins vingt mètre, les premiers filaments de racines de végétaux firent leur apparition. A moins quinze mètres sous la surface de la terre, ils commencèrent à apercevoir les premières racines de plantes, comme autant de tubes en direction de la surface. Désormais, avec la vitesse des eaux, il fallait s’accrocher les uns aux autres pour ne pas être emporté par le courant. Très vite la vitesse fût telle qu’ils se mirent à crier effrayés et grisés par l’accélération qu’ils avaient prise. C’était devenu du sauve-qui-peut. Billy se déforma pour enserrer ses amis et les garder unis. Notre ami élastique allongea ses bras au maximum afin de faire le tour de ses quatre amis. Ils se tenaient tous solidement face aux éléments qui se déchainaient autour d’eux. Le tourbillon fut tel au moment de s’engouffrer dans une racine, que Billy ne pût garder ses amis enserrés et il lâcha prise, épuisé. Chacun parti alors dans des directions différentes, s’éloignant les uns des autres, disparaissant dans cet immense tuyau que représentait la racine d’un pied de vigne…

 

 

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